sábado, 10 de octubre de 2009
Una tarde adornada de palomas sublimes... by PAUL VALERY
Una tarde adornada de palomas sublimes
la doncella suavemente se peina al sol.
Roza en la onda al nenúfar con su pie de arrebol
y entibia sus dos manos errantes y morosas
tendiendo hacia el ocaso sus transparentes rosas.
Una onda inocente recorre en emoción
su piel: es que una flauta toca un absurdo son.
El músico, que tiene dientes de pedrería,
lanza una fútil brisa de sombra y fantasía
con el oculto beso que arriesga entre las flores.
Fría, ante el dulce juego de llantos y de amores,
ni haciéndose divina con una frase sola
de rosa, la belleza, gracias a su aureola,
en suelta cabellera de mirra perfumada
mira, con ojo augusto entre la crencha dorada
la luz que antes pasó entre sus manos abiertas.
Sobre su espalda húmeda cae una hoja muerta.
De la flauta, hasta el agua, cae una gota suave
y el pie puro se asusta como una bella ave
ebria de sombra...
viernes, 9 de octubre de 2009
Canción de otoño by PAUL VERLAIN
Los sollozos más hondos
del violín del otoño
son igual
que una herida en el alma
de congojas extrañas
sin final.
Tembloroso recuerdo
esta huida del tiempo
que se fue.
Evocando el pasado
y los días lejanos
lloraré.
Este viento se lleva
el ayer de tiniebla
que pasó,
una mala borrasca
que levanta hojarasca
como yo.
ARIA DE ANTAÑO by PAUL VERLAIN
Aria de antaño "Son joyeux, importum, d'un clavecin sonore"
Petrus Borel
Lucen vagamente las teclas del piano
a la luz del suave crepúsculo rosa,
y bajo los finos dedos de su mano un aire de antaño canta y se querella
en la diminuta cámara suntuosa
en donde palpitan los perfumes de Ella. Un plácido ensueño mi espíritu mece
mientras que el teclado sus notas desgrana;
¿por qué me acaricia, por qué me enternece esa canción dulce, llorosa e incierta
que apaciblemente muere en la ventana
a las tibias auras del jardín abierta...?
jueves, 8 de octubre de 2009
Mon rêve familier by Alphonse de Lamartine
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
- D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
- Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
- Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
- Car elle me comprend, et mon coeur, transparent
- Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
- Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
- Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
- Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
- Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
- Comme ceux des aimés que la Vie exila.
- Son regard est pareil au regard des statues,
- Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
- L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
- Alphonse de Lamartine
A AURORE by GEORGE SAND
La nature est tout ce qu'on voit,
Tout ce qu'on veut, tout ce qu'on aime.
Tout ce qu'on sait, tout ce qu'on croit,
Tout ce que l'on sent en soi-même.
Elle est belle pour qui la voit,
Elle est bonne à celui qui l'aime,
Elle est juste quand on y croit
Et qu'on la respecte en soi-même.
Regarde le ciel, il te voit,
Embrasse la terre, elle t'aime.
La vérité c'est ce qu'on croit
En la nature c'est toi-même.
CHANT D'AMOUR by ALPHONSE DE LAMARTINE
Si tu pouvais jamais égaler, ô ma lyre,
Le doux frémissement des ailes du zéphyre
À travers les rameaux,
Ou l'onde qui murmure en caressant ces rives,
Ou le roucoulement des colombes plaintives,
Jouant aux bords des eaux ;
Si, comme ce roseau qu'un souffle heureux anime,
Tes cordes exhalaient ce langage sublime,
Divin secret des cieux,
Que, dans le pur séjour où l'esprit seul s'envole,
Les anges amoureux se parlent sans parole,
Comme les yeux aux yeux ;
Si de ta douce voix la flexible harmonie,
Caressant doucement une âme épanouie
Au souffle de l'amour,
La berçait mollement sur de vagues images,
Comme le vent du ciel fait flotter les nuages
Dans la pourpre du jour :
Tandis que sur les fleurs mon amante sommeille,
Ma voix murmurerait tout bas à son oreille
Des soupirs, des accords,
Aussi purs que l'extase où son regard me plonge,
Aussi doux que le son que nous apporte un songe
Des ineffables bords !
Ouvre les yeux, dirais-je, ô ma seule lumière !
Laisse-moi, laisse-moi lire dans ta paupière
Ma vie et ton amour !
Ton regard languissant est plus cher à mon âme
Que le premier rayon de la céleste flamme
Aux yeux privés du jour.
La Vie antérieure by CHARLES BAUDELAIRE
J'ai longtemps habité sous de vastes portiques
Que les soleils marins teignaient de mille feux,
Et que leurs grands piliers, droits et majestueux,
Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques.
Les houles, en roulant les images des cieux,
Mêlaient d'une façon solennelle et mystique
Les tout-puissants accords de leur riche musique
Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux.
C'est là que j'ai vécu dans les voluptés calmes,
Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs
Et des esclaves nus, tout imprégnés d'odeurs,
Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes,
Et dont l'unique soin était d'approfondir
Le secret douloureux qui me faisait languir.
miércoles, 7 de octubre de 2009
Parfum exotique by CHARLES BAUDELAIRE
Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,
Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone;
Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne.
Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,
Pendant que le parfum des verts tamariniers,
Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.
Harmonie du Soir by CHARLES BAUDELAIRE
Harmonie du soir
Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir;
Valse mélancolique et langoureux vertige!
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir;
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige;
Valse mélancolique et langoureux vertige!
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige,
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir!
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir;
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige!
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir!
jueves, 1 de octubre de 2009
FRIEDRICH HöLDERLIN
MEDITACIONES PARA SANAR TU VIDA
viernes, 25 de septiembre de 2009
Poema Milly O La Tierra Natal de Alphonse de Lamartine
¿Por qué, pues, pronunciar ese nombre de patria?
En su exilio brillante se estremece mi pecho
y resuena de lejos en el alma afligida
como lo hacen los pasos o la voz de un amigo.
¡Oh montañas veladas por la niebla de otoño,
valles que entapizaban las escarchas del alba,
sauces cuya corona deshojaba la poda,
viejas torres doradas por el sol de la tarde,
muros negros del tiempo, lomas, cuestas abruptas,
manantial donde van a beber los pastores,
gota a gota esperando aguas raras y límpidas,
con sus urnas dispuestas mientras hablan del día!
Choza que hace brillar el fulgor de la lumbre
y que amaba el viajero por humear a lo lejos,
sólo objetos, ¿o acaso tenéis alma también
que se pega a nuestra alma y a la fuerza de amar?
Yo vi cielos azules cuya noche es sin brumas,
toda de oro hasta el alba bajo un brillo de estrellas
que en su curva infinita redondeaban la cúpula
de cristal que jamás ha empañado algún viento.
Y vi montes cargados de limones y olivas
reflejar en las aguas sus inquietos perfiles;
y en sus valles profundos al impulso del céfiro
balancearse la espiga y la cepa madura;
en los mares que apenas son un leve murmullo
vi del agua luciente la ondulante cintura
apretando y soltando en sus pliegues azules
de sus riscos mellados los contornos inciertos
extenderse en el golfo como mantos de luz,
y blanqueando el escollo con sus flores de espuma
llevar hasta lo lejos de un poniente rojizo
islas» que eran el lecho como de oro del sol;
allí abriéndose a mí me mostraban sin límite
todo un mar infinito donde habita el misterio;
vi las cumbres altivas, cual del aire pirámides,
donde estío fundía el abrigo invernal,
descendiendo en peldaños hasta el fondo de valles
con laderas pobladas por aldeas y frondas,
con picachos y rocas que se yerguen, bajando
en pendientes de hierba para huir deslizándose,
mientras curvas humeantes, con un ruido de trueno
sus torrentes de espuma y sus ríos en polvo,
en sus flancos que son ya de luz ya de sombra,
con oleadas oscuras y con islas radiantes,
se ven valles profundos caros al soñador,
ascendiendo, bajando y ascendiendo otra vez,
y allí desde la raíz de sus amplias murallas,
entre abetos y robles por la tierra esparcidos,
en los lagos o espejos que a su sombra dormitan
dar sus verdes reflejos o su imagen oscura,
y en el tibio azul claro de estas límpidas aguas
ser la nieve un temblor y algo fluido los cerros.
Visité esas orillas y ese albergue divino
que la sombra del vate eligió como tumba,
esos campos que pudo la Sibila-” mostrarle,
y el Elíseo y Cumas; y a pesar de todo eso
no está allí el corazón…
Pero existe también una estéril montaña
que no tiene ni bosques ni hontanares, con una
cumbre humilde minada por la acción de los años,
que por su propio peso día a día se inclina
y que pierde su tierra derramada en barrancos
conservando un boj seco de raíz descarnada,
con roquedos a punto de caer si los pisa
con su pata ligera algún chivo nervioso.
Con el tiempo esos restos al caer han formado
como un cerro que mengua y que va escalonándose
hasta muros que sirven de pared protectora
a unos campos avaros que ha regado el sudor;
unas cepas con brazos que no encuentran sus arces
por la tierra serpean o en la arena se arrastran,
y hay zarzales en donde el zagal de la aldea
coge un fruto olvidado que disputa a los pájaros;
allí ovejas escuálidas de las chozas vecinas
ramonean dejando entre espinos su lana.
Lugar donde la música de las aguas de estío
o el temblor del follaje que sacuden las brisas
o los himnos que entrega el ruiseñor a los aires,
no conmueven el pecho ni el oído seducen,
sino que bajo un cielo que es de bronce perpetuo
la cigarra ensordece con su grito escondido.
Hay en estos desiertos una rústica casa
que recibe tan sólo de este monte la sombra,
con paredes golpeadas por la lluvia y los vientos,
con los musgos antiguos ocultando su edad.
En su umbral pueden verse tres peldaños de piedra
y allí puso el azar de una yedra las raíces
que mezclando cien veces sus enredos de nudos
con sus brazos esconde las injurias del tiempo,
y curvando en un arco sus volutas agrestes
es el único adorno de aquel rústico porche.
Un jardín que desciende por el flanco de un cerro
muestra cara al poniente un sediento arenal.
No sujeta, la piedra que el invierno ha tiznado
es el triste jalón del recinto minúsculo.
Esa tierra que hieren las azadas exhibe
sus entrañas desnudas de la hierba y la sombra;
ni esmaltadas alfombras ni el verdor hecho bóveda,
ni un arroyo en los bosques, ni frescor ni murmullo;
solamente seis tilos que el arado olvidó,
con un poco de hierba extendida a sus pies
dan en tiempo de otoño sombra tibia y escasa,
que es más grata a la frente bajo un cielo tan duro;
árboles que en sus frondas, en mi infancia feliz,
albergaron los sueños más hermosos que tuve.
En aquellos lugares que suspiran por agua
hay un pozo en la roca que el frescor nos esconde,
y allí el viejo, después, de muy largos esfuerzos,
mientras gime descansa su urna sobre el brocal;
la era donde el mayal sobre tierra pisada
bate rítmicamente las dispersas gavillas,
y la blanca paloma y el humilde gorrión
se disputan la espiga que el rastrillo olvidó;
y esparcidas por tierra, herramientas del campo,
yugos rotos y carros que duermen bajo porches,
ejes ya sin los rayos que quebró la rodada,
y la reja inservible que embotaron los surcos.
Nada alivia la vista de su estéril prisión,
ni las cúpulas áureas de soberbias ciudades,
ni la senda de polvo, ni a lo lejos un no,
ni los blancos tejados a la luz de la aurora.
Solamente esparcidos de distancia en distancia
los refugios agrestes que los pobres habitan,
junto a sendas estrechas que dispuso el desorden,
con tejados de bálago y paredes ahumadas,
se ven donde el anciano que se sienta a la puerta,
en su cuna de juncos duerme al niño que llora.
¡Una tierra sin sombra, sin colores los cielos,
unos valles sin agua! ¡Y allí está el corazón!
Éstos son los lugares, los sagrados parajes
de los cuales el alma rememora la imagen,
y que forjan de noche mis ensueños más bellos
hechizando los ojos con antiguas visiones.
Allí cada momento, cada aspecto del monte,
cada ruido que se alza por la noche en los campos,
cada mes que retorna como un paso del tiempo,
y hace verdes o mustia esos bosques y prados,
y la luna que mengua o que crece en la sombra,
y la estrella que asciende por la oscura colina,
los rebaños del monte que la escarcha ha expulsado
y que vuelven al valle con su andar vacilante,
viento, espino florido, hierba verde o marchita,
y la reja en el surco y en los prados el agua,
todo me habla una lengua que resuena aquí dentro,
con palabras que entienden los sentidos y el alma:
resonancias, perfumes, tempestades y rayos,
y peñascos, torrentes, y esas dulces imágenes
y esos viejos recuerdos que en nosotros dormitan,
que un lugar nos conservan y devuelven más dulce.
Allí está el corazón que se vuelve a encontrar;
todo allí me recuerda, me conoce y me ama.
Allí abundan amigos en todo este horizonte,
en cada árbol releo una historia pasada
y también cada piedra tiene un nombre que es suyo;
«¿qué más da que este nombre, como Palmira o Tebas,»
no recuerde los fastos de un imperio grandioso
ni la sangre vertida a la voz de un tirano
o esos grandes que el hombre llama azotes de Dios?
El lugar cuya trama nos cautiva la mente,
que aún rebosa de fastos que no olvida nuestra alma,
me parece tan grande como el campo glorioso
que fue cuna o sepulcro de un imperio inseguro.
¡Nada es vil! ¡Nada es grande! Todo el alma lo mide.
Al nombrar una choza puede un pecho agitarse,
y sobre monumentos de los héroes y dioses
el pastor pasa y silba y desvía los ojos.
He aquí el banco rústico que servía a mi padre,
y la sala que oyó su voz fuerte y severa,
cuando aquí los pastores, en sus rejas sentados,
le contaban los surcos hechos en cada hora;
o tal vez palpitante de sus días de gloria
nos contaba la historia de los regios cadalsos;
y aún viviendo el combate en que había luchado,
al contarnos su vida la virtud enseñaba.
Y el vacío lugar en que siempre mi madre,
al suspiro más leve de su casa salía
para hacernos llevar o la lana o el pan,
y vestir la indigencia o dar vida al hambriento;
y aquí están las cabañas donde su mano amante
las heridas curaba con aceite y con miel,
y muy cerca del lecho del anciano expirante
no dejaba de abrir ese libro que da
todavía esperanza al que deja la vida,
recogiendo suspiros que eran casi estertores
y llevando hacia Dios su postrera ansiedad,
y cogiendo la mano del menor de nosotros,
a la viuda y al niño, de rodillas ante ella,
les decía enjugando de sus ojos las lágrimas:
«Os doy un poco de oro, devolvedlo en plegarias.»
Y el umbral a la sombra donde nos acunaba,
y la rama de higuera que curvaba su mano,
y el estrecho sendero que cuando las campanas
en el templo lejano atronaban el alba,
tras sus pasos subíamos al altar del Señor
con el fin de ofrecerle dos inciensos muy puros
que eran nuestra inocencia junto con nuestra dicha.
Y su voz aquí mismo, muy piadosa y solemne,
nos hablaba de un Dios que en la madre sentíamos,
señalando la espiga encerrada en su germen,
el racimo que daba su brebaje aromático,
la ternera” trocando plantas verdes en leche,
y la peña agrietada por manar de las fuentes,
y la lana de oveja que a las zarzas se roba
para así tapizar dulces nidos de pájaros,
y aquel sol siempre exacto en sus doce mansiones
repartiendo en su entorno estaciones y horas,
y esos astros nocturnos salvo a Dios incontables,
mundos que el pensamiento casi no osa escalar,
enseñaba la fe hija de agradecidos,
y hacía admirar a nuestra simple infancia
que el insecto invisible a los ojos y el astro
en los cielos tenían padre igual que nosotros.
Esos brezos y campos, esos prados y viñas
tienen muchos recuerdos y sus sombras amadas.
Aquí mismo jugaban mis hermanas, y el viento
las seguía jugando con sus rubios cabellos;
allí con los pastores en la cumbre del cerro
encendía fogatas con ramaje y espinos,
y mis ojos, pendientes de las llamas del fuego
las veían ondear horas y horas enteras.
Allí contra el furor del temible aquilón
este sauce vacío nos prestaba su tronco,
y yo oía silbar en su fronda ya muerta
brisas que aún rememora como música el alma.
Y aquí el álamo está, inclinado al abismo,
que en el tiempo de nidos nos mecía en su copa,
y el arroyo en los prados cuyas aguas dormidas
lentamente inundaban nuestras barcas de caña,
y la encina, la peña, el molino monótono,
y aquel muro que al sol, en los días de otoño,
me veía sentado, cerca de los ancianos,
contemplando el crepúsculo con atenta mirada.
Todo aún sigue en pie y en su sitio renace;
aún seguimos las huellas de mi andar por la arena;
sólo un corazón falta que lo pueda gozar.
¡Ay de mí! Que la luz disminuye y se pierde.
Como espigas en la era, dispersó la existencia
lejos de la paterna heredad a los hijos,
y a la madre también, y ese hogar tan amado
se parece a los nidos de los cuales ha huido
la veloz golondrina en los largos inviernos.
Ya la hierba que crece en las losas antiguas
borra en torno a los muros los senderos domésticos,
y la hiedra, flotando como un manto de luto,
cubre a medias la puerta y hasta invade el umbral.
Tal vez pronto… ¡Oh Dios mío, oh presagio funesto!,
tal vez pronto un extraño al que nadie conoce,
con el oro en la mano del lugar se hará dueño,
oh lugares que habitan, según nuestra memoria,
tantas sombras queridas, familiares, y entonces
todos nuestros recuerdos de las cunas y tumbas,
huirán a su voz igual que las palomas
echarán a volar de su nido en el árbol
de los bosques que el hacha abatió para siempre,
y que ya no sabrán donde van a posarse.
¡No permitas, Señor, tanto llanto y ofensa!
No toleres, Dios mío, que nuestra humilde herencia
pase de mano en mano a vil precio comprada,
como el techo de gentes que vivieron del vicio,
arruinados, o el campo que fue de unos proscritos.
Que un extraño avariento venga con paso altivo
y que pise el humilde surco que años atrás
fue también nuestra cuna sobre un campo de hierba,
a expoliar a los huérfanos, a contar sus monedas
donde sólo tenía la pobreza un tesoro,
blasfemando tu nombre aquí bajo estos pórticos
donde antaño mi madre enseñaba a la voz
de sus hijos los cánticos que exaltaban tu gloria.
Ah, prefiero cien veces que entregada a los vientos
penda roto el tejado sobre el muro decrépito;
que las flores mortuorias, los espinos, las malvas,
broten entre las ruinas de los atrios deshechos.
Que el lagarto dormido allí al sol se caliente,
que en las horas del sueño Filomela allí cante,
que el humilde gorrión y las fieles palomas
allí junten en paz bajo el ala a sus crías,
y que el ave del cielo tenga allí su nidada
donde antaño durmió la inocencia en su lecho.
Ah, si el número escrito por los altos destinos
alcanzara la edad de los blancos cabellos,
ojalá, feliz viejo, allí mengüen mis días
entre tales recuerdos de mis simples amores.
Y ojalá cuando sean los benditos tejados
y estos tristes escombros para mí solamente
todo un pueblo de sombras, ojalá pueda entonces
reencontrar en los nombres, en los mismos lugares,
tantos seres amados que los ojos no ven.
Y vosotros que acaso viviréis cuando yo
sea helada ceniza, si queréis dedicarme
algo grato al recuerdo, elevadme algún día…
Pero no, no elevéis nada que me recuerde;
sólo cerca del sitio donde duerme la humilde
esperanza de aquellos que llamamos cristianos,
en los campos cavadme ese lecho que quiero,
como el último surco donde va a germinar
otra vida. Extended sobre mí un lecho herboso
que el cordero del pueblo ramonee en primavera,
donde todos los pájaros que años ha mis hermanas
consiguieron que fueran del lugar habitantes,
aquí acudan a amar y también a cantar
en mis noches tranquilas. Y para señalar
mi lugar de reposo, que despeñen rodando
de las altas montañas un fragmento de roca;
sobre todo que no haya un cincel que lo talle
ni que borre ese musgo de los días antiguos
que oscurece su cara, y que al paso de inviernos,
incrustado en la piedra, dé en sus letras vivientes
una fecha a sus años; y que no haya ni cifras
ni mi nombre grabado en tal página agreste.
Ante la eternidad toda edad se confunde,
y Aquel que con su voz a los muertos despierta,
aunque falte mi nombre sé que no va a olvidarme.
Allí bajo mis cielos, al pie de las colinas
que cubrieron antaño con sus sombras mi cuna,
junto al suelo natal, junto al aire y al sol,
con un sueño muy leve esperaré el despertar.
Mi ceniza mezclada con la tierra que me ama
volverá a tener vida incluso antes que el alma,
será verde en los prados y color en las flores,
en las noches de estío beberá los perfumes
y los llantos del aire; y al llegar de aquel día
que no tiene crepúsculo la primera centella
que podrá despertarme a la aurora sin fin,
cuando se abran los ojos volveré a ver lugares
que en mi vida adoré y que vi tantas veces,
nuestra aldea y sus piedras con el fiel campanario,
la montaña y el cauce seco de este torrente,
y los campos resecos; y juntando ante mí
con la nueva mirada tantos seres queridos,
cuya sombra dormía aquí cerca entre escombros,
mis hermanas, un padre y una madre que es alma,
no dejando cenizas que conserve la tierra,
igual que el viajero desembarca y dirige
al navío miradas en las que hay gratitud,
nuestras voces dirán al unísono entonces
a todo este lugar que rebosa delicias
nuestro único adiós ya sin mezcla de lágrimas.
Poema Aislamiento de Alphonse de Lamartine
A menudo en el monte, bajo algún viejo roble,
viendo el sol que se pone tristemente me siento;
dejo que todo el llano mis miradas abarquen,
el cambiante paisaje que se extiende a mis pies.
Aquí el río con olas espumosas murmura,
serpentea y se pierde en oscuros confines;
allí inmóvil el lago es un agua dormida,
con la estrella de Venus adornando su azul.
En la cima, que bosques muy sombríos coronan,
el crepúsculo pone su fulgor postrimero;
y el brumoso carruaje que conduce las sombras
emblanquece, elevándose todo el amplio horizonte.
De la gótica flecha surge entonces un son
religioso que invade todo el aire; el viajero
se detiene y escucha la campana que mezcla
a los últimos ruidos de aquel día su canto.
Pero halagos así no conmueven mi alma,
que parece insensible, incapaz de emoción;
y contemplo la tierra como un vago fantasma:
no calienta a los muertos este sol de los vivos.
De colina en colina pongo en vano mis ojos,
desde el norte hasta el sur, de la aurora al poniente,
y me digo: «No existe ni un lugar en el mundo
donde pueda pensar que me espera la dicha».
¿Qué me importan los valles, los palacios, las chozas?
Sus encantos son vanos, para mí nada cuentan.
Ríos, montes y bosques, soledades amadas,
sólo un ser está ausente y todo es un desierto.
Miraré indiferente los caminos del sol,
qué más da si en su inicio o en su parte final;
si se pone o si nace entre nubes o azul,
¿a mí el sol qué me importa? Nada espero del día.
Si pudiera seguirle en su larga carrera
por doquier yo vería el vacío y el páramo.
Nada quiero de todo lo que el sol ilumina,
nada quiero tener del inmenso universo.
Mas tal vez más allá de su curva celeste,
donde el sol verdadero otros cielos alumbra,
si pudiera dejar mis despojos aquí
lo que tanto he soñado se mostrara a mis ojos.
Allí me embriagaría en la fuente deseada
y volviera a encontrar esperanza y amor,
ese bien ideal al que aspiran las almas
y que no tienen nombre aquí abajo en la tierra.
¡Si pudiera en el carro de la Aurora elevarme
vago fin de mis ansias, en el cielo hasta ti!
¿Por qué aún sigo atado a esta tierra de exilio?
Entre la tierra y yo nada existe en común.
Cuando la hoja del bosque cae sobre los prados,
cuando el viento nocturno la arrebata a los valles,
yo quisiera también ser esa hoja caída:
¡Arrastradme como ella, aquilones, borrascas!
miércoles, 23 de septiembre de 2009
CANCIONES A GUIOMAR by ANTONIO MACHADO
No sabía
si era un limón amarillo
lo que tu mano tenía,
o un hilo del claro día,
Guiomar, en dorado ovillo.
Tu boca me sonreía.
Yo pregunté: ¿qué me ofreces?
¿Tiempo en fruto, que tu mano
eligió entre madureces
de tu huerta?
¿Tiempo vano
de una bella tarde yerta?
¿Dorada ausencia encantada?
¿Copia en el agua dormida?
¿De monte en monte encendida,
la alborada
verdadera?
¿Rompe en sus turbios espejos
amor la devanadera
de sus crepúsculos viejos?
CANCIONES A GUIOMAR by ANTONIO MACHADO
En un jardín te he soñado,
alto, Guiomar, sobre el río,
jardín de un tiempo cerrado
con verjas de hierro frío.
Un ave insólita canta
en el almez, dulcemente,
junto al agua viva y santa,
toda sed y toda fuente.
En ese jardín, Guiomar,
el mutuo jardín que inventan
dos corazones al par,
se funden y complementan
nuestras horas. Los racimos
de un sueño -juntos estamos-
en limpia copa exprimimos,
y el doble cuento olvidamos.
(Uno: mujer y varón,
aunque gacela y león,
llegan juntos a beber.
El otro: no puede ser
amor de tanta fortuna:
dos soledades en una,
ni aun de varón y mujer.)
*
Por ti el mar ensaya olas y espumas,
y el iris, sobre el monte, otros colores,
y el faisán de la aurora canto y plumas,
y el búho de Minerva ojos mayores.
Por ti, ¡oh Guiomar!...
CANCIONES A GUIOMAR by ANTONIO MACHADO
Tu poeta piensa en ti...
Tu poeta
piensa en ti. La lejanía
es de limón y violeta,
verde el campo todavía.
Conmigo vienes, Guiomar;
nos sorbe la serranía.
De encinar en encinar
se va fatigando el día.
El tren devora y devora
día y riel. La retama
pasa en Sombra; se desdora
el oro de Guadarrama.
Porque una diosa y su amante
huyen juntos, jadeante,
los sigue la luna llena.
El tren se esconde y resuena
dentro de un monte gigante.
Campos yermos, cielo alto.
Tras los montes de granito
y otros montes de basalto,
ya es la mar y el infinito.
Juntos vamos; libres somos.
Aunque el Dios, como en el cuento
fiero rey, cabalgue a lomos
del mejor corcel del viento,
aunque nos jure, violento,
su venganza,
aunque ensille, el pensamiento,
libre amor, nadie lo alcanza.
*
Hoy te escribo en mi celda de viajero,
a la hora de una cita imaginaria.
Rompe el iris al aire el aguacero,
y al monte su tristeza planetaria.
Sol y campanas en la vieja torre.
¡Oh tarde viva y quieta que opuso
al panta rhei su nada corre,
tarde niña que amaba a su poeta!
¡Y día adolescente
-ojos claros y músculos morenos-,
cuando pensaste a amor, junto a la fuente,
besar tus labios y apresar tus senos!
Todo a esta luz de abril se transparenta;
todo en el hoy de ayer, el todavía
que en sus maduras horas
el tiempo canta y cuenta,
se funde en una sola melodía,
que es un coro de tardes y de auroras.
A ti, Guiomar, esta nostalgia mía.
lunes, 21 de septiembre de 2009
TRISTEZA by ALPHONSE de LAMARTINE
Tristeza
Devuélvame, decía, a la afortunada orilla
donde Nápoles reflexiona en un mar de azul
sus palacios, sus laderas, sus astros sin nube,
donde el naranjo florece bajo un cielo siempre puro.
¿ Que tarda? ¡ Vayámonos! Todavía quiero ver de nuevo
Vesubio encendido saliente del pecho de las aguas;
quiero de sus alturas ver levantarse la aurora;
Quiero, guiando del que adoro,
volver a bajar, soñando, de estas risueñas laderas;
Soy en los rodeos de este golfo tranquilo;
regresemos sobre estos bordes a nuestros pasos tan conocidos,
a los jardines de Cintia, a la tumba de Virgilio,
cerca de los pedazos dispersos del templo de Venus:
Allí, bajo los naranjos, bajo la vid florida,
cuyo pámpano flexible en el myrte se casa,
y trenza en tu cabeza una bóveda de flores,
al ruido dulce de la ola o del viento que murmura,
sólo con nuestro amor, sólo con la naturaleza,
la vida y la luz tendrán más dulzuras.
De mis días pasados la antorcha se consume,
se apaga por grados al soplo de la desgracia,
O, si lanza a veces una luz débil,
es cuando tu memoria en mi pecho lo vuelve a encender;
no sé si los dioses me permitirán por fin
terminar aquí abajo mi día penoso.
Mi horizonte se limita, y mi ojo incierto
atrévete a extenderlo apenas más allá de un año.
Pero si hay que perecer por la mañana,
si hace falta, sobre una tierra a la felicidad destinada,
dejar escapar de mi mano
esta copa que el destino
parecía tener para mí de rosas coronada,
les pido a los dioses sólo guiar mis pasos
hasta los bordes que embellece tu memoria querida,
de saludar de lejos estos afortunados climas,
y de morir a los lugares donde probé la vida.
domingo, 20 de septiembre de 2009
DIóTIMA (después de 1800) Friedrich Hölderlin
¡oh noble espíritu! Miras abajo y callas
bajo el sol buscas los tuyos, hijos
de reyes, que antes como hermanos,
como en los bosques las cimas gemelas,
de amor y patria jubilosos
gozaban al recuerdo de su origen
bajo el abrazo infinito del cielo;
fieles y gratos llevaron sin duda
aun a la sima del Tártaro la alegría,
libres criaturas, hijos de los dioses,
almas henchidas de gracia, y ya extintas;
a ellas en estos años luctuosos
y al cotidiano clamor de estrellas
que fueron, llora nuestro corazón,
y este fúnebre trueno nunca fin habrá.
Mas el tiempo sana. Los seres divinos son fuertes
y raudos. Recobra la naturaleza
su antiguo y alegre dominio
¡Mira, amor! Aun antes de que nuestra colina
se hunda, un canto mortal ha de ver
el día, oh Diotima, que en pos de los dioses
y en pos de los héroes te nombre su igual.
LAMENTOS DE MENON POR DIOTIMA by FRIEDRICH HöLDERLIN
Vengo en vano a buscar un cambio todos los días,
callan siempre a mi voz todas las sendas del campo;
fui a las gélidas cimas, las sombras todas me vieron,
y las fuentes; incierto vaga sin rumbo el espíritu,
paz buscando; así va por los bosques la herida alimaña
que a medio día de sombra segura gozó;
pero ya a su verde guarida no ha de tornar.
Insomne y dolida el dardo lleva doquier.
No el calor ni la luz, no la gélida noche la curan,
ni el frescor del torrente da a sus heridas alivio.
Y como la tierra sus triacas en vano
dale, y el céfiro no su fiebre logran aplacar:
tal, amigos, ¿a mí será imposible que nadie
pueda el fatídico sueño por fin apartar?
II
Sí, bien poco curáis del miserable que, oh dioses
de la muerte, apresáis en vuestras ávidas fauces,
y crueles hundís en la lúgubre noche;
para qué suplicar, o con vosotros reñir,
o con paciencia sufrir en pávido exilio viviendo
y sonriendo escuchar vuestra necia canción;
si ha de ser, tu salud olvida, duerme callado;
pero surge una voz de esperanza en tu pecho;
¡tú no puedes aún, pobre alma, no puedes
consentir, pues aguardas presa en tu sórdido sueño!
Y aún ambiciono la corona que adorna mis bucles;
bien sé que solo estoy, empero llega de lejos
sombra amiga, y sonríe, y me llena de pasmo,
pues me torna feliz en el dolor que me oprime.
III
¡Luz de amor! ¿Tu fulgor áureo llega también a los muertos
tal como en tiempo feliz brillas ahora en mi noche?
Dulces jardines, montañas rosas al sol del ocaso,
bienvenidas seáis sendas calladas del bosque,
sois testigos de un júbilo celestial; ¡lueñes astros
que santas miradas antaño me enviásteis!
Y vosotros, amables hijos de un día de mayo,
suaves rosas y lirios que siempre memoro;
primaveras fenecen, los años expulsan los años,
cambian y pugnan, el tiempo se cierne
sobre testas mortales, mas no en los ojos beatos
de amorosas parejas que nueva vida comparten.
Pues los días, los años estelares por siempre,
¡Diotima! Con nos íntimamente se unieron.
IV
Pero unidos en plácida paz, como cisnes amantes
que ante el lago reposan o son por las ondas mecidos,
viendo el fondo en que nubes de plata la linfa refleja,
y el etéreo azul que a su paso tremola;
de tal guisa fuimos los dos; alzábase el Bóreas
que persigue al amor, y que supo abatir
del ramaje el verdor, y la lluvia en el viento arrastrar;
mas tranquilos reíamos, nuestro dios vigilaba
el idilio con faz infantil y serena,
que en un canto común nuestras almas unía.
Mas hoy está vacía la casa; se han llevado
mis ojos, me he perdido también contigo al perderte.
Y así debo vagar, e igual a las sombras vivir;
vano y sin alma ya todo ha de ser para mí.
V
¿Qué festejar, con qué fin? ¿Cantar, y con quién?
Al solitario los dones divinos no llegan;
es este mi delito; yo sé que un signo aciago
paraliza mis miembros, mi espíritu anula,
y mudo, insensible, como un niño me torna.
Sólo a veces los ojos lágrimas gélidas lloran,
y me atristan las flores del campo, las aves alegres,
mensajeras de radiante canción celestial.
Pero el vívido sol en mi lúgubre pecho,
frío, estéril, declina y anuncia la noche.
¡Ay! Y vano y vacío como muros de cárcel, el cielo
ciérnese como curva guadaña sobre mi frente.(...)
sábado, 19 de septiembre de 2009
LA DESPEDIDA by FRIEDRICH HöLDERLIN
La despedida
¿Queríamos separarnos? ¿Era lo justo y lo sabio?
¿Por qué nos asustaría la decisión como si fuéramos
a cometer un crimen?
¡Ah! poco nos conocemos,
pues un dios manda en nosotros.
¿Traicionar a ese dios? ¿Al que primero nos infundió
el sentido y nos infundió la vida, al animador,
al genio tutelar de nuestro amor?
Eso, eso yo no lo hubiera permitido.
Pero el mundo se inventa otra carencia,
otro deber de honor, otro derecho, y la costumbre
nos va gastando el alma
día tras día disimuladamente.
Bien sabía yo que como el miedo monstruoso y arraigado
separa a los dioses y a los hombres,
el corazón de los amantes, para expiarlo,
debe ofrendar su sangre y perecer.
¡Déjame callar! Y desde ahora, nunca me obligues a
contemplar
este suplicio, así podré marchar en paz
hacia la soledad,
¡y que este adiós aún nos penenezca!
Ofréceme tú misma el cáliz, beba yo tanto
del sagrado filtro, tanto contigo de la poción letea,
que lo olvidemos todo
amor y odio!
Yo partiré. ¡Tal vez dentro de mucho tiempo
vuelva a verte, Diotima! Pero el deseo ya se habrá
desangrado
entonces, y apacibles
como bienaventurados
nos pasearemos, forasteros, el uno cerca al otro
conversando,
divagando, soñando, hasta que este mismo paraje del
adiós
rescate nuestras almas del olvido
y dé calor a nuestro corazón.
Entonces volveré a mirarte sorprendido, escuchando
como otrora
el dulce canto, las voces, los acordes del laúd,
y más allá del arroyo la azucena dorada
exhalará hacia nosotros su fragancia.