sábado, 10 de octubre de 2009

Una tarde adornada de palomas sublimes... by PAUL VALERY


Una tarde adornada de palomas sublimes
la doncella suavemente se peina al sol.
Roza en la onda al nenúfar con su pie de arrebol
y entibia sus dos manos errantes y morosas
tendiendo hacia el ocaso sus transparentes rosas.
Una onda inocente recorre en emoción
su piel: es que una flauta toca un absurdo son.
El músico, que tiene dientes de pedrería,
lanza una fútil brisa de sombra y fantasía
con el oculto beso que arriesga entre las flores.
Fría, ante el dulce juego de llantos y de amores,
ni haciéndose divina con una frase sola
de rosa, la belleza, gracias a su aureola,
en suelta cabellera de mirra perfumada
mira, con ojo augusto entre la crencha dorada
la luz que antes pasó entre sus manos abiertas.
Sobre su espalda húmeda cae una hoja muerta.
De la flauta, hasta el agua, cae una gota suave
y el pie puro se asusta como una bella ave
ebria de sombra...

viernes, 9 de octubre de 2009

Canción de otoño by PAUL VERLAIN





Los sollozos más hondos
del violín del otoño
son igual
que una herida en el alma
de congojas extrañas
sin final.

Tembloroso recuerdo
esta huida del tiempo
que se fue.
Evocando el pasado
y los días lejanos
lloraré.

Este viento se lleva
el ayer de tiniebla
que pasó,
una mala borrasca
que levanta hojarasca
como yo.

ARIA DE ANTAÑO by PAUL VERLAIN



Aria de antaño "Son joyeux, importum, d'un clavecin sonore"
Petrus Borel


Lucen vagamente las teclas del piano
a la luz del suave crepúsculo rosa,
y bajo los finos dedos de su mano un aire de antaño canta y se querella
en la diminuta cámara suntuosa
en donde palpitan los perfumes de Ella. Un plácido ensueño mi espíritu mece
mientras que el teclado sus notas desgrana;
¿por qué me acaricia, por qué me enternece esa canción dulce, llorosa e incierta
que apaciblemente muere en la ventana
a las tibias auras del jardín abierta...?

jueves, 8 de octubre de 2009

Mon rêve familier by Alphonse de Lamartine


Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant

D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon coeur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
Alphonse de Lamartine

A AURORE by GEORGE SAND


La nature est tout ce qu'on voit,
Tout ce qu'on veut, tout ce qu'on aime.
Tout ce qu'on sait, tout ce qu'on croit,
Tout ce que l'on sent en soi-même.

Elle est belle pour qui la voit,
Elle est bonne à celui qui l'aime,
Elle est juste quand on y croit
Et qu'on la respecte en soi-même.

Regarde le ciel, il te voit,
Embrasse la terre, elle t'aime.
La vérité c'est ce qu'on croit
En la nature c'est toi-même.



CHANT D'AMOUR by ALPHONSE DE LAMARTINE

Naples, 1822.

Si tu pouvais jamais égaler, ô ma lyre,
Le doux frémissement des ailes du zéphyre
À travers les rameaux,
Ou l'onde qui murmure en caressant ces rives,
Ou le roucoulement des colombes plaintives,
Jouant aux bords des eaux ;

Si, comme ce roseau qu'un souffle heureux anime,
Tes cordes exhalaient ce langage sublime,
Divin secret des cieux,
Que, dans le pur séjour où l'esprit seul s'envole,
Les anges amoureux se parlent sans parole,
Comme les yeux aux yeux ;

Si de ta douce voix la flexible harmonie,
Caressant doucement une âme épanouie
Au souffle de l'amour,
La berçait mollement sur de vagues images,
Comme le vent du ciel fait flotter les nuages
Dans la pourpre du jour :

Tandis que sur les fleurs mon amante sommeille,
Ma voix murmurerait tout bas à son oreille
Des soupirs, des accords,
Aussi purs que l'extase où son regard me plonge,
Aussi doux que le son que nous apporte un songe
Des ineffables bords !

Ouvre les yeux, dirais-je, ô ma seule lumière !
Laisse-moi, laisse-moi lire dans ta paupière
Ma vie et ton amour !
Ton regard languissant est plus cher à mon âme
Que le premier rayon de la céleste flamme
Aux yeux privés du jour.

La Vie antérieure by CHARLES BAUDELAIRE





J'ai longtemps habité sous de vastes portiques
Que les soleils marins teignaient de mille feux,
Et que leurs grands piliers, droits et majestueux,
Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques.

Les houles, en roulant les images des cieux,
Mêlaient d'une façon solennelle et mystique
Les tout-puissants accords de leur riche musique
Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux.

C'est là que j'ai vécu dans les voluptés calmes,
Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs
Et des esclaves nus, tout imprégnés d'odeurs,

Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes,
Et dont l'unique soin était d'approfondir
Le secret douloureux qui me faisait languir.

miércoles, 7 de octubre de 2009

Parfum exotique by CHARLES BAUDELAIRE





Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,
Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone;

Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne.


Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,

Pendant que le parfum des verts tamariniers,
Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.

Harmonie du Soir by CHARLES BAUDELAIRE


Harmonie du soir


Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir;
Valse mélancolique et langoureux vertige!

Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir;
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige;
Valse mélancolique et langoureux vertige!
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige,
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir!
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir;
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.

Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige!
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir!

jueves, 1 de octubre de 2009

FRIEDRICH HöLDERLIN



"La ola del corazón no se cubriría de la más hermosa espuma
ni se haría toda espíritu, si la roca impasible del destino
no se opusiera a su paso"
Hölderlin

MEDITACIONES PARA SANAR TU VIDA


"La vida es muy sencilla. Cada uno de nosotros crea
sus experiencias con la manera que tiene de pensar
y sentir. Lo que creamos de nosotros mismos y de la
vida se convierte en nuestra verdad"
Louise L. Hay

viernes, 25 de septiembre de 2009

Poema Milly O La Tierra Natal de Alphonse de Lamartine



¿Por qué, pues, pronunciar ese nombre de patria?
En su exilio brillante se estremece mi pecho
y resuena de lejos en el alma afligida
como lo hacen los pasos o la voz de un amigo.

¡Oh montañas veladas por la niebla de otoño,
valles que entapizaban las escarchas del alba,
sauces cuya corona deshojaba la poda,
viejas torres doradas por el sol de la tarde,

muros negros del tiempo, lomas, cuestas abruptas,
manantial donde van a beber los pastores,
gota a gota esperando aguas raras y límpidas,
con sus urnas dispuestas mientras hablan del día!

Choza que hace brillar el fulgor de la lumbre
y que amaba el viajero por humear a lo lejos,
sólo objetos, ¿o acaso tenéis alma también
que se pega a nuestra alma y a la fuerza de amar?

Yo vi cielos azules cuya noche es sin brumas,
toda de oro hasta el alba bajo un brillo de estrellas
que en su curva infinita redondeaban la cúpula
de cristal que jamás ha empañado algún viento.

Y vi montes cargados de limones y olivas
reflejar en las aguas sus inquietos perfiles;
y en sus valles profundos al impulso del céfiro
balancearse la espiga y la cepa madura;

en los mares que apenas son un leve murmullo
vi del agua luciente la ondulante cintura
apretando y soltando en sus pliegues azules
de sus riscos mellados los contornos inciertos

extenderse en el golfo como mantos de luz,
y blanqueando el escollo con sus flores de espuma
llevar hasta lo lejos de un poniente rojizo
islas» que eran el lecho como de oro del sol;

allí abriéndose a mí me mostraban sin límite
todo un mar infinito donde habita el misterio;
vi las cumbres altivas, cual del aire pirámides,
donde estío fundía el abrigo invernal,

descendiendo en peldaños hasta el fondo de valles
con laderas pobladas por aldeas y frondas,
con picachos y rocas que se yerguen, bajando
en pendientes de hierba para huir deslizándose,

mientras curvas humeantes, con un ruido de trueno
sus torrentes de espuma y sus ríos en polvo,
en sus flancos que son ya de luz ya de sombra,
con oleadas oscuras y con islas radiantes,

se ven valles profundos caros al soñador,
ascendiendo, bajando y ascendiendo otra vez,
y allí desde la raíz de sus amplias murallas,
entre abetos y robles por la tierra esparcidos,

en los lagos o espejos que a su sombra dormitan
dar sus verdes reflejos o su imagen oscura,
y en el tibio azul claro de estas límpidas aguas
ser la nieve un temblor y algo fluido los cerros.

Visité esas orillas y ese albergue divino
que la sombra del vate eligió como tumba,
esos campos que pudo la Sibila-” mostrarle,
y el Elíseo y Cumas; y a pesar de todo eso
no está allí el corazón…

Pero existe también una estéril montaña
que no tiene ni bosques ni hontanares, con una
cumbre humilde minada por la acción de los años,
que por su propio peso día a día se inclina

y que pierde su tierra derramada en barrancos
conservando un boj seco de raíz descarnada,
con roquedos a punto de caer si los pisa
con su pata ligera algún chivo nervioso.

Con el tiempo esos restos al caer han formado
como un cerro que mengua y que va escalonándose
hasta muros que sirven de pared protectora
a unos campos avaros que ha regado el sudor;

unas cepas con brazos que no encuentran sus arces
por la tierra serpean o en la arena se arrastran,
y hay zarzales en donde el zagal de la aldea
coge un fruto olvidado que disputa a los pájaros;

allí ovejas escuálidas de las chozas vecinas
ramonean dejando entre espinos su lana.
Lugar donde la música de las aguas de estío
o el temblor del follaje que sacuden las brisas

o los himnos que entrega el ruiseñor a los aires,
no conmueven el pecho ni el oído seducen,
sino que bajo un cielo que es de bronce perpetuo
la cigarra ensordece con su grito escondido.

Hay en estos desiertos una rústica casa
que recibe tan sólo de este monte la sombra,
con paredes golpeadas por la lluvia y los vientos,
con los musgos antiguos ocultando su edad.

En su umbral pueden verse tres peldaños de piedra
y allí puso el azar de una yedra las raíces
que mezclando cien veces sus enredos de nudos
con sus brazos esconde las injurias del tiempo,

y curvando en un arco sus volutas agrestes
es el único adorno de aquel rústico porche.
Un jardín que desciende por el flanco de un cerro
muestra cara al poniente un sediento arenal.

No sujeta, la piedra que el invierno ha tiznado
es el triste jalón del recinto minúsculo.
Esa tierra que hieren las azadas exhibe
sus entrañas desnudas de la hierba y la sombra;

ni esmaltadas alfombras ni el verdor hecho bóveda,
ni un arroyo en los bosques, ni frescor ni murmullo;
solamente seis tilos que el arado olvidó,
con un poco de hierba extendida a sus pies

dan en tiempo de otoño sombra tibia y escasa,
que es más grata a la frente bajo un cielo tan duro;
árboles que en sus frondas, en mi infancia feliz,
albergaron los sueños más hermosos que tuve.

En aquellos lugares que suspiran por agua
hay un pozo en la roca que el frescor nos esconde,
y allí el viejo, después, de muy largos esfuerzos,
mientras gime descansa su urna sobre el brocal;

la era donde el mayal sobre tierra pisada
bate rítmicamente las dispersas gavillas,
y la blanca paloma y el humilde gorrión
se disputan la espiga que el rastrillo olvidó;

y esparcidas por tierra, herramientas del campo,
yugos rotos y carros que duermen bajo porches,
ejes ya sin los rayos que quebró la rodada,
y la reja inservible que embotaron los surcos.

Nada alivia la vista de su estéril prisión,
ni las cúpulas áureas de soberbias ciudades,
ni la senda de polvo, ni a lo lejos un no,
ni los blancos tejados a la luz de la aurora.

Solamente esparcidos de distancia en distancia
los refugios agrestes que los pobres habitan,
junto a sendas estrechas que dispuso el desorden,
con tejados de bálago y paredes ahumadas,

se ven donde el anciano que se sienta a la puerta,
en su cuna de juncos duerme al niño que llora.
¡Una tierra sin sombra, sin colores los cielos,
unos valles sin agua! ¡Y allí está el corazón!

Éstos son los lugares, los sagrados parajes
de los cuales el alma rememora la imagen,
y que forjan de noche mis ensueños más bellos
hechizando los ojos con antiguas visiones.

Allí cada momento, cada aspecto del monte,
cada ruido que se alza por la noche en los campos,
cada mes que retorna como un paso del tiempo,
y hace verdes o mustia esos bosques y prados,

y la luna que mengua o que crece en la sombra,
y la estrella que asciende por la oscura colina,
los rebaños del monte que la escarcha ha expulsado
y que vuelven al valle con su andar vacilante,

viento, espino florido, hierba verde o marchita,
y la reja en el surco y en los prados el agua,
todo me habla una lengua que resuena aquí dentro,
con palabras que entienden los sentidos y el alma:

resonancias, perfumes, tempestades y rayos,
y peñascos, torrentes, y esas dulces imágenes
y esos viejos recuerdos que en nosotros dormitan,
que un lugar nos conservan y devuelven más dulce.

Allí está el corazón que se vuelve a encontrar;
todo allí me recuerda, me conoce y me ama.
Allí abundan amigos en todo este horizonte,
en cada árbol releo una historia pasada

y también cada piedra tiene un nombre que es suyo;
«¿qué más da que este nombre, como Palmira o Tebas,»
no recuerde los fastos de un imperio grandioso
ni la sangre vertida a la voz de un tirano

o esos grandes que el hombre llama azotes de Dios?
El lugar cuya trama nos cautiva la mente,
que aún rebosa de fastos que no olvida nuestra alma,
me parece tan grande como el campo glorioso

que fue cuna o sepulcro de un imperio inseguro.
¡Nada es vil! ¡Nada es grande! Todo el alma lo mide.
Al nombrar una choza puede un pecho agitarse,
y sobre monumentos de los héroes y dioses
el pastor pasa y silba y desvía los ojos.

He aquí el banco rústico que servía a mi padre,
y la sala que oyó su voz fuerte y severa,
cuando aquí los pastores, en sus rejas sentados,
le contaban los surcos hechos en cada hora;

o tal vez palpitante de sus días de gloria
nos contaba la historia de los regios cadalsos;
y aún viviendo el combate en que había luchado,
al contarnos su vida la virtud enseñaba.

Y el vacío lugar en que siempre mi madre,
al suspiro más leve de su casa salía
para hacernos llevar o la lana o el pan,
y vestir la indigencia o dar vida al hambriento;

y aquí están las cabañas donde su mano amante
las heridas curaba con aceite y con miel,
y muy cerca del lecho del anciano expirante
no dejaba de abrir ese libro que da

todavía esperanza al que deja la vida,
recogiendo suspiros que eran casi estertores
y llevando hacia Dios su postrera ansiedad,
y cogiendo la mano del menor de nosotros,

a la viuda y al niño, de rodillas ante ella,
les decía enjugando de sus ojos las lágrimas:
«Os doy un poco de oro, devolvedlo en plegarias.»
Y el umbral a la sombra donde nos acunaba,

y la rama de higuera que curvaba su mano,
y el estrecho sendero que cuando las campanas
en el templo lejano atronaban el alba,
tras sus pasos subíamos al altar del Señor

con el fin de ofrecerle dos inciensos muy puros
que eran nuestra inocencia junto con nuestra dicha.
Y su voz aquí mismo, muy piadosa y solemne,
nos hablaba de un Dios que en la madre sentíamos,

señalando la espiga encerrada en su germen,
el racimo que daba su brebaje aromático,
la ternera” trocando plantas verdes en leche,
y la peña agrietada por manar de las fuentes,

y la lana de oveja que a las zarzas se roba
para así tapizar dulces nidos de pájaros,
y aquel sol siempre exacto en sus doce mansiones
repartiendo en su entorno estaciones y horas,

y esos astros nocturnos salvo a Dios incontables,
mundos que el pensamiento casi no osa escalar,
enseñaba la fe hija de agradecidos,
y hacía admirar a nuestra simple infancia

que el insecto invisible a los ojos y el astro
en los cielos tenían padre igual que nosotros.
Esos brezos y campos, esos prados y viñas
tienen muchos recuerdos y sus sombras amadas.

Aquí mismo jugaban mis hermanas, y el viento
las seguía jugando con sus rubios cabellos;
allí con los pastores en la cumbre del cerro
encendía fogatas con ramaje y espinos,

y mis ojos, pendientes de las llamas del fuego
las veían ondear horas y horas enteras.
Allí contra el furor del temible aquilón
este sauce vacío nos prestaba su tronco,

y yo oía silbar en su fronda ya muerta
brisas que aún rememora como música el alma.
Y aquí el álamo está, inclinado al abismo,
que en el tiempo de nidos nos mecía en su copa,

y el arroyo en los prados cuyas aguas dormidas
lentamente inundaban nuestras barcas de caña,
y la encina, la peña, el molino monótono,
y aquel muro que al sol, en los días de otoño,

me veía sentado, cerca de los ancianos,
contemplando el crepúsculo con atenta mirada.
Todo aún sigue en pie y en su sitio renace;
aún seguimos las huellas de mi andar por la arena;

sólo un corazón falta que lo pueda gozar.
¡Ay de mí! Que la luz disminuye y se pierde.
Como espigas en la era, dispersó la existencia
lejos de la paterna heredad a los hijos,

y a la madre también, y ese hogar tan amado
se parece a los nidos de los cuales ha huido
la veloz golondrina en los largos inviernos.
Ya la hierba que crece en las losas antiguas

borra en torno a los muros los senderos domésticos,
y la hiedra, flotando como un manto de luto,
cubre a medias la puerta y hasta invade el umbral.
Tal vez pronto… ¡Oh Dios mío, oh presagio funesto!,

tal vez pronto un extraño al que nadie conoce,
con el oro en la mano del lugar se hará dueño,
oh lugares que habitan, según nuestra memoria,
tantas sombras queridas, familiares, y entonces

todos nuestros recuerdos de las cunas y tumbas,
huirán a su voz igual que las palomas
echarán a volar de su nido en el árbol
de los bosques que el hacha abatió para siempre,

y que ya no sabrán donde van a posarse.
¡No permitas, Señor, tanto llanto y ofensa!
No toleres, Dios mío, que nuestra humilde herencia
pase de mano en mano a vil precio comprada,

como el techo de gentes que vivieron del vicio,
arruinados, o el campo que fue de unos proscritos.
Que un extraño avariento venga con paso altivo
y que pise el humilde surco que años atrás

fue también nuestra cuna sobre un campo de hierba,
a expoliar a los huérfanos, a contar sus monedas
donde sólo tenía la pobreza un tesoro,
blasfemando tu nombre aquí bajo estos pórticos

donde antaño mi madre enseñaba a la voz
de sus hijos los cánticos que exaltaban tu gloria.
Ah, prefiero cien veces que entregada a los vientos
penda roto el tejado sobre el muro decrépito;

que las flores mortuorias, los espinos, las malvas,
broten entre las ruinas de los atrios deshechos.
Que el lagarto dormido allí al sol se caliente,
que en las horas del sueño Filomela allí cante,

que el humilde gorrión y las fieles palomas
allí junten en paz bajo el ala a sus crías,
y que el ave del cielo tenga allí su nidada
donde antaño durmió la inocencia en su lecho.

Ah, si el número escrito por los altos destinos
alcanzara la edad de los blancos cabellos,
ojalá, feliz viejo, allí mengüen mis días
entre tales recuerdos de mis simples amores.

Y ojalá cuando sean los benditos tejados
y estos tristes escombros para mí solamente
todo un pueblo de sombras, ojalá pueda entonces
reencontrar en los nombres, en los mismos lugares,

tantos seres amados que los ojos no ven.
Y vosotros que acaso viviréis cuando yo
sea helada ceniza, si queréis dedicarme
algo grato al recuerdo, elevadme algún día…

Pero no, no elevéis nada que me recuerde;
sólo cerca del sitio donde duerme la humilde
esperanza de aquellos que llamamos cristianos,
en los campos cavadme ese lecho que quiero,

como el último surco donde va a germinar
otra vida. Extended sobre mí un lecho herboso
que el cordero del pueblo ramonee en primavera,
donde todos los pájaros que años ha mis hermanas

consiguieron que fueran del lugar habitantes,
aquí acudan a amar y también a cantar
en mis noches tranquilas. Y para señalar
mi lugar de reposo, que despeñen rodando

de las altas montañas un fragmento de roca;
sobre todo que no haya un cincel que lo talle
ni que borre ese musgo de los días antiguos
que oscurece su cara, y que al paso de inviernos,

incrustado en la piedra, dé en sus letras vivientes
una fecha a sus años; y que no haya ni cifras
ni mi nombre grabado en tal página agreste.
Ante la eternidad toda edad se confunde,

y Aquel que con su voz a los muertos despierta,
aunque falte mi nombre sé que no va a olvidarme.
Allí bajo mis cielos, al pie de las colinas
que cubrieron antaño con sus sombras mi cuna,

junto al suelo natal, junto al aire y al sol,
con un sueño muy leve esperaré el despertar.
Mi ceniza mezclada con la tierra que me ama
volverá a tener vida incluso antes que el alma,

será verde en los prados y color en las flores,
en las noches de estío beberá los perfumes
y los llantos del aire; y al llegar de aquel día
que no tiene crepúsculo la primera centella

que podrá despertarme a la aurora sin fin,
cuando se abran los ojos volveré a ver lugares
que en mi vida adoré y que vi tantas veces,
nuestra aldea y sus piedras con el fiel campanario,

la montaña y el cauce seco de este torrente,
y los campos resecos; y juntando ante mí
con la nueva mirada tantos seres queridos,
cuya sombra dormía aquí cerca entre escombros,

mis hermanas, un padre y una madre que es alma,
no dejando cenizas que conserve la tierra,
igual que el viajero desembarca y dirige
al navío miradas en las que hay gratitud,

nuestras voces dirán al unísono entonces
a todo este lugar que rebosa delicias
nuestro único adiós ya sin mezcla de lágrimas.

Poema Aislamiento de Alphonse de Lamartine



A menudo en el monte, bajo algún viejo roble,
viendo el sol que se pone tristemente me siento;
dejo que todo el llano mis miradas abarquen,
el cambiante paisaje que se extiende a mis pies.

Aquí el río con olas espumosas murmura,
serpentea y se pierde en oscuros confines;
allí inmóvil el lago es un agua dormida,
con la estrella de Venus adornando su azul.

En la cima, que bosques muy sombríos coronan,
el crepúsculo pone su fulgor postrimero;
y el brumoso carruaje que conduce las sombras
emblanquece, elevándose todo el amplio horizonte.

De la gótica flecha surge entonces un son
religioso que invade todo el aire; el viajero
se detiene y escucha la campana que mezcla
a los últimos ruidos de aquel día su canto.

Pero halagos así no conmueven mi alma,
que parece insensible, incapaz de emoción;
y contemplo la tierra como un vago fantasma:
no calienta a los muertos este sol de los vivos.

De colina en colina pongo en vano mis ojos,
desde el norte hasta el sur, de la aurora al poniente,
y me digo: «No existe ni un lugar en el mundo
donde pueda pensar que me espera la dicha».

¿Qué me importan los valles, los palacios, las chozas?
Sus encantos son vanos, para mí nada cuentan.
Ríos, montes y bosques, soledades amadas,
sólo un ser está ausente y todo es un desierto.

Miraré indiferente los caminos del sol,
qué más da si en su inicio o en su parte final;
si se pone o si nace entre nubes o azul,
¿a mí el sol qué me importa? Nada espero del día.

Si pudiera seguirle en su larga carrera
por doquier yo vería el vacío y el páramo.
Nada quiero de todo lo que el sol ilumina,
nada quiero tener del inmenso universo.

Mas tal vez más allá de su curva celeste,
donde el sol verdadero otros cielos alumbra,
si pudiera dejar mis despojos aquí
lo que tanto he soñado se mostrara a mis ojos.

Allí me embriagaría en la fuente deseada
y volviera a encontrar esperanza y amor,
ese bien ideal al que aspiran las almas
y que no tienen nombre aquí abajo en la tierra.

¡Si pudiera en el carro de la Aurora elevarme
vago fin de mis ansias, en el cielo hasta ti!
¿Por qué aún sigo atado a esta tierra de exilio?
Entre la tierra y yo nada existe en común.

Cuando la hoja del bosque cae sobre los prados,
cuando el viento nocturno la arrebata a los valles,
yo quisiera también ser esa hoja caída:
¡Arrastradme como ella, aquilones, borrascas!

miércoles, 23 de septiembre de 2009

CANCIONES A GUIOMAR by ANTONIO MACHADO



No sabía
si era un limón amarillo
lo que tu mano tenía,
o un hilo del claro día,
Guiomar, en dorado ovillo.
Tu boca me sonreía.
Yo pregunté: ¿qué me ofreces?
¿Tiempo en fruto, que tu mano
eligió entre madureces
de tu huerta?
¿Tiempo vano
de una bella tarde yerta?
¿Dorada ausencia encantada?
¿Copia en el agua dormida?
¿De monte en monte encendida,
la alborada
verdadera?
¿Rompe en sus turbios espejos
amor la devanadera
de sus crepúsculos viejos?

CANCIONES A GUIOMAR by ANTONIO MACHADO



En un jardín te he soñado,
alto, Guiomar, sobre el río,
jardín de un tiempo cerrado
con verjas de hierro frío.

Un ave insólita canta
en el almez, dulcemente,
junto al agua viva y santa,
toda sed y toda fuente.

En ese jardín, Guiomar,
el mutuo jardín que inventan
dos corazones al par,
se funden y complementan
nuestras horas. Los racimos
de un sueño -juntos estamos-
en limpia copa exprimimos,
y el doble cuento olvidamos.

(Uno: mujer y varón,
aunque gacela y león,
llegan juntos a beber.
El otro: no puede ser
amor de tanta fortuna:
dos soledades en una,
ni aun de varón y mujer.)
*
Por ti el mar ensaya olas y espumas,
y el iris, sobre el monte, otros colores,
y el faisán de la aurora canto y plumas,
y el búho de Minerva ojos mayores.
Por ti, ¡oh Guiomar!...

CANCIONES A GUIOMAR by ANTONIO MACHADO



Tu poeta piensa en ti...

Tu poeta
piensa en ti. La lejanía
es de limón y violeta,
verde el campo todavía.
Conmigo vienes, Guiomar;
nos sorbe la serranía.
De encinar en encinar
se va fatigando el día.
El tren devora y devora
día y riel. La retama
pasa en Sombra; se desdora
el oro de Guadarrama.
Porque una diosa y su amante
huyen juntos, jadeante,
los sigue la luna llena.
El tren se esconde y resuena
dentro de un monte gigante.
Campos yermos, cielo alto.
Tras los montes de granito
y otros montes de basalto,
ya es la mar y el infinito.
Juntos vamos; libres somos.
Aunque el Dios, como en el cuento
fiero rey, cabalgue a lomos
del mejor corcel del viento,
aunque nos jure, violento,
su venganza,
aunque ensille, el pensamiento,
libre amor, nadie lo alcanza.
*
Hoy te escribo en mi celda de viajero,
a la hora de una cita imaginaria.
Rompe el iris al aire el aguacero,
y al monte su tristeza planetaria.
Sol y campanas en la vieja torre.
¡Oh tarde viva y quieta que opuso
al panta rhei su nada corre,
tarde niña que amaba a su poeta!
¡Y día adolescente
-ojos claros y músculos morenos-,
cuando pensaste a amor, junto a la fuente,
besar tus labios y apresar tus senos!
Todo a esta luz de abril se transparenta;
todo en el hoy de ayer, el todavía
que en sus maduras horas
el tiempo canta y cuenta,
se funde en una sola melodía,
que es un coro de tardes y de auroras.
A ti, Guiomar, esta nostalgia mía.

lunes, 21 de septiembre de 2009

TRISTEZA by ALPHONSE de LAMARTINE


Tristeza

Devuélvame, decía, a la afortunada orilla
donde Nápoles reflexiona en un mar de azul
sus palacios, sus laderas, sus astros sin nube,
donde el naranjo florece bajo un cielo siempre puro.
¿ Que tarda? ¡ Vayámonos! Todavía quiero ver de nuevo
Vesubio encendido saliente del pecho de las aguas;
quiero de sus alturas ver levantarse la aurora;
Quiero, guiando del que adoro,
volver a bajar, soñando, de estas risueñas laderas;
Soy en los rodeos de este golfo tranquilo;
regresemos sobre estos bordes a nuestros pasos tan conocidos,
a los jardines de Cintia, a la tumba de Virgilio,
cerca de los pedazos dispersos del templo de Venus:
Allí, bajo los naranjos, bajo la vid florida,
cuyo pámpano flexible en el myrte se casa,
y trenza en tu cabeza una bóveda de flores,
al ruido dulce de la ola o del viento que murmura,
sólo con nuestro amor, sólo con la naturaleza,
la vida y la luz tendrán más dulzuras.

De mis días pasados la antorcha se consume,
se apaga por grados al soplo de la desgracia,
O, si lanza a veces una luz débil,
es cuando tu memoria en mi pecho lo vuelve a encender;
no sé si los dioses me permitirán por fin
terminar aquí abajo mi día penoso.
Mi horizonte se limita, y mi ojo incierto
atrévete a extenderlo apenas más allá de un año.
Pero si hay que perecer por la mañana,
si hace falta, sobre una tierra a la felicidad destinada,
dejar escapar de mi mano
esta copa que el destino
parecía tener para mí de rosas coronada,
les pido a los dioses sólo guiar mis pasos
hasta los bordes que embellece tu memoria querida,
de saludar de lejos estos afortunados climas,
y de morir a los lugares donde probé la vida.

domingo, 20 de septiembre de 2009

DIóTIMA (después de 1800) Friedrich Hölderlin



Callas y sufres, no te comprenden,
¡oh noble espíritu! Miras abajo y callas
al claro día, pues vanamente,
bajo el sol buscas los tuyos, hijos

de reyes, que antes como hermanos,
como en los bosques las cimas gemelas,
de amor y patria jubilosos
gozaban al recuerdo de su origen

bajo el abrazo infinito del cielo;
fieles y gratos llevaron sin duda
aun a la sima del Tártaro la alegría,
libres criaturas, hijos de los dioses,

almas henchidas de gracia, y ya extintas;
a ellas en estos años luctuosos
y al cotidiano clamor de estrellas
que fueron, llora nuestro corazón,

y este fúnebre trueno nunca fin habrá.
Mas el tiempo sana. Los seres divinos son fuertes
y raudos. Recobra la naturaleza
su antiguo y alegre dominio

¡Mira, amor! Aun antes de que nuestra colina
se hunda, un canto mortal ha de ver
el día, oh Diotima, que en pos de los dioses
y en pos de los héroes te nombre su igual.

LAMENTOS DE MENON POR DIOTIMA by FRIEDRICH HöLDERLIN



(fragmento)
I
Vengo en vano a buscar un cambio todos los días,
callan siempre a mi voz todas las sendas del campo;
fui a las gélidas cimas, las sombras todas me vieron,
y las fuentes; incierto vaga sin rumbo el espíritu,
paz buscando; así va por los bosques la herida alimaña
que a medio día de sombra segura gozó;
pero ya a su verde guarida no ha de tornar.
Insomne y dolida el dardo lleva doquier.
No el calor ni la luz, no la gélida noche la curan,
ni el frescor del torrente da a sus heridas alivio.
Y como la tierra sus triacas en vano
dale, y el céfiro no su fiebre logran aplacar:
tal, amigos, ¿a mí será imposible que nadie
pueda el fatídico sueño por fin apartar?

II
Sí, bien poco curáis del miserable que, oh dioses
de la muerte, apresáis en vuestras ávidas fauces,
y crueles hundís en la lúgubre noche;
para qué suplicar, o con vosotros reñir,
o con paciencia sufrir en pávido exilio viviendo
y sonriendo escuchar vuestra necia canción;
si ha de ser, tu salud olvida, duerme callado;
pero surge una voz de esperanza en tu pecho;
¡tú no puedes aún, pobre alma, no puedes
consentir, pues aguardas presa en tu sórdido sueño!
Y aún ambiciono la corona que adorna mis bucles;
bien sé que solo estoy, empero llega de lejos
sombra amiga, y sonríe, y me llena de pasmo,
pues me torna feliz en el dolor que me oprime.

III
¡Luz de amor! ¿Tu fulgor áureo llega también a los muertos
tal como en tiempo feliz brillas ahora en mi noche?
Dulces jardines, montañas rosas al sol del ocaso,
bienvenidas seáis sendas calladas del bosque,
sois testigos de un júbilo celestial; ¡lueñes astros
que santas miradas antaño me enviásteis!
Y vosotros, amables hijos de un día de mayo,
suaves rosas y lirios que siempre memoro;
primaveras fenecen, los años expulsan los años,
cambian y pugnan, el tiempo se cierne
sobre testas mortales, mas no en los ojos beatos
de amorosas parejas que nueva vida comparten.
Pues los días, los años estelares por siempre,
¡Diotima! Con nos íntimamente se unieron.

IV
Pero unidos en plácida paz, como cisnes amantes
que ante el lago reposan o son por las ondas mecidos,
viendo el fondo en que nubes de plata la linfa refleja,
y el etéreo azul que a su paso tremola;
de tal guisa fuimos los dos; alzábase el Bóreas
que persigue al amor, y que supo abatir
del ramaje el verdor, y la lluvia en el viento arrastrar;
mas tranquilos reíamos, nuestro dios vigilaba
el idilio con faz infantil y serena,
que en un canto común nuestras almas unía.
Mas hoy está vacía la casa; se han llevado
mis ojos, me he perdido también contigo al perderte.
Y así debo vagar, e igual a las sombras vivir;
vano y sin alma ya todo ha de ser para mí.

V
¿Qué festejar, con qué fin? ¿Cantar, y con quién?
Al solitario los dones divinos no llegan;
es este mi delito; yo sé que un signo aciago
paraliza mis miembros, mi espíritu anula,
y mudo, insensible, como un niño me torna.
Sólo a veces los ojos lágrimas gélidas lloran,
y me atristan las flores del campo, las aves alegres,
mensajeras de radiante canción celestial.
Pero el vívido sol en mi lúgubre pecho,
frío, estéril, declina y anuncia la noche.
¡Ay! Y vano y vacío como muros de cárcel, el cielo
ciérnese como curva guadaña sobre mi frente.(...)

sábado, 19 de septiembre de 2009

LA DESPEDIDA by FRIEDRICH HöLDERLIN



La despedida

¿Queríamos separarnos? ¿Era lo justo y lo sabio?
¿Por qué nos asustaría la decisión como si fuéramos
a cometer un crimen?
¡Ah! poco nos conocemos,
pues un dios manda en nosotros.

¿Traicionar a ese dios? ¿Al que primero nos infundió
el sentido y nos infundió la vida, al animador,
al genio tutelar de nuestro amor?
Eso, eso yo no lo hubiera permitido.

Pero el mundo se inventa otra carencia,
otro deber de honor, otro derecho, y la costumbre
nos va gastando el alma
día tras día disimuladamente.

Bien sabía yo que como el miedo monstruoso y arraigado
separa a los dioses y a los hombres,
el corazón de los amantes, para expiarlo,
debe ofrendar su sangre y perecer.

¡Déjame callar! Y desde ahora, nunca me obligues a
contemplar
este suplicio, así podré marchar en paz
hacia la soledad,
¡y que este adiós aún nos penenezca!

Ofréceme tú misma el cáliz, beba yo tanto
del sagrado filtro, tanto contigo de la poción letea,
que lo olvidemos todo
amor y odio!

Yo partiré. ¡Tal vez dentro de mucho tiempo
vuelva a verte, Diotima! Pero el deseo ya se habrá
desangrado
entonces, y apacibles
como bienaventurados

nos pasearemos, forasteros, el uno cerca al otro
conversando,
divagando, soñando, hasta que este mismo paraje del
adiós
rescate nuestras almas del olvido
y dé calor a nuestro corazón.

Entonces volveré a mirarte sorprendido, escuchando
como otrora
el dulce canto, las voces, los acordes del laúd,
y más allá del arroyo la azucena dorada
exhalará hacia nosotros su fragancia.

A DIOTIMA by FRIEDRICH HöLDERLIN


A Diotima

¡Bella vida! Tú vives, como leve brote de invierno,
en este mundo agostado sola y callada floreces.
Aire ansías, y luz, primavera que vierta su tibio
resplandor, cuando buscas la infancia del mundo.
Ya tu sol, ya tu tiempo feliz se ha ocultado,
y en la noche glacial sólo hay fragor de huracanes.

lunes, 14 de septiembre de 2009

EXPLOSION by DELMIRA AGUSTINI


Explosión ¡Si la vida es amor, bendita sea!
Quiero más vida para amar! Hoy siento
que no valen mil años de la idea
lo que un minuto azul de sentimiento. Mi corazón moría triste y lento...
Hoy abre en luz como una flor febea.
¡La vida brota como un mar violento
donde la mano del amor golpea! Hoy partió hacia la noche, triste, fría...
rotas las alas, mi melancolía;
como una vieja mancha de dolor en la sombra lejana se deslíe...
¡Mi vida toda canta, besa, ríe!
¡Mi vida toda es una boca en flor!

EN TUS OJOS by DELMIRA AGUSTINI




¡Ojos a toda luz y a toda sombra!
Heliotropos del Sueño! Plenos ojos
que encandiló el Milagro y que no asombra
jamás la vida... Eléctricos cerrojos
de profundas estancias; claros broches,
broches oscuros, húmedos, temblantes,
para un collar de días y de noches...
Bocas de abismo en labios centelleantes;

natas de amargas mares nunca vistas;
claras medallas; tétricos blasones;
capullos de dos noches imprevistas
y madreperlas de constelaciones...

¿Sabes todas las cosas palpitantes,
inanimadas, claras, tenebrosas,
dulces, horrendas, juntas o distantes,
que pueden ser tus ojos?... ¡Tantas cosas

que se nombraran infinitamente!...
Maravilladas veladoras mías
que en fuego bordan visionariamente
la trama de mis noches y mis días!...
Lagos que son también una corriente...

¡Jardines de los iris! devorados
por dos fuentes que eclipsan los tesoros
sombríos más sombríos, más preciados..
Firmamentos en flor de meteoros;

fondos marinos, cristalinas grutas
donde se encastilló la Maravilla;
faros que apuntan misteriosas rutas...
Caminos temblorosos de una orilla

desconocida; lámparas votivas
que se nutren de espíritus humanos
y que el milagro enciende; gemas vivas
y hoy por gracia divina, ¡siemprevivas!
y en el azur del Arte, ¡astros hermanos!

lunes, 7 de septiembre de 2009

POEMA III by SHAKIR WA'EL


POESIA PERSA
La soledad
es oír como se apagan las estrellas
sobre el firmamento en desorden de tu pelo.

Y la tristeza
un ventarrón vacío
que al amanecer se vuelve caricia.

POEMA VI by SHAKIR WA'EL


VI

En mi corazón
los deseos se elevan
hacia un cielo de hierba
y bajo mis pies
se deshacen los senderos
como si fueran de nieve.

La temperatura del alma
llega aquí a igualar la de las flores.

(Pero no pretendo soñar)

Para los ojos es bueno seguir el rastro bicolor de las mariposas.Pétalos sin destino, jeroglíficos al sol. Se posan en la quietud del mundo, y turban mi espíritu.

sábado, 5 de septiembre de 2009

Del antiguo camino a lo largo...by ROSALIA DE CASTRO



Del antiguo camino a lo largo...

Del antiguo camino a lo largo,
ya un pinar, ya una fuente aparece,
que brotando en la peña musgosa
con estrépito al valle desciende.
Y brillando del sol a los rayos
entre un mar de verdura se pierden,
dividiéndose en limpios arroyos
que dan vida a las flores silvestres
y en el Sar se confunden, el río
que cual niño que plácido duerme,
reflejando el azul de los cielos,
lento corre en la fronda a esconderse.
No lejos, en soto profundo de robles,
en donde el silencio sus alas extiende,
y da abrigo a los genios propicios,
a nuestras viviendas y asilos campestres,
siempre allí, cuando evoco mis sombras,
o las llamo, respóndenme y vienen.

TAO



El TAO es
el susurro de las hojas
el canto de los pájaros
la suave brisa del otoño
el cielo azul sin nubes
la tranquila soledad del campo
el murmullo de las olas ue van y vienen eternamente
las bellas mariposas en el aire etéreo de la primavera
los hermosos peces de colores en el estanque
el misterio del bosque y sus animales silvestres
la inmensidad del universo, insondable, magnífico

la naturaleza en todo su esplendor
el absoluto
lo inconmensurable
el todo, es el TAO...

miércoles, 26 de agosto de 2009

EL BARRANCO ENCANTADO by WILLIAM WORDSWORTH


El barranco encantado

No era ficción de tiempos remotos: una piedra
de azul celeste, al fondo del barranco sin sol,
muestra aún claramente las pisadas
que los pequeños elfos, en la escena pulida
dejaron, al danzar con brillante cortejo,
en festejos ocultos, tras el robo de un niño
dulce, como una flor, trocada por hierbajos,
con que intenta la madre abstraída acallar
su pena, si es posible. Pero decidme: ¿dónde
hallaréis un vestigio de las notas
que guiaron aquellos salvajes bailoteos?
¿En la tierra profunda o en las cumbres del aire,
en el nocturno cierzo o en los bancales donde
telarañas de otoño flotan en el crepúsculo?

domingo, 23 de agosto de 2009

LUZ DE LUNA by JOSE ASUNCION SILVA


Luz de luna

Ella estaba con él... A su frente
Tan bella y tan pálida,
Penetrando a través de los vidrios
De la antigua ventana
De la luna distante venían
Los rayos de plata.
El estaba a sus pies. De rodillas
Mirando las vagas
Visiones que cruzan en horas felices
Los cielos del alma.
Con las trémulas manos asidas,
Con el mudo fervor de quien ama,
Palpitando en los labios los besos,
Entrambos hablaban
El mudo lenguaje
Sin voz ni palabras
En que, en horas de dicha suprema,
Tembloroso el espíritu habla... ...................................................... El silencio que crece... la brisa
Que besa las ramas
Dos seres que tiemblan... la luz de la luna
Que el paisaje baña.
¡Amor, un momento, detén allá el vuelo,
Murmura tus himnos y pliega las alas! Unos meses después él dormía
Bajo de una lápida
Ese sueño del cual nadie vuelve
El sueño postrero de paz y de calma.
Anoche una fiesta
Con su grato rumor animaba
De ese amor el tranquilo escenario
En la risueña casa
Que escuchó sus promesas de amores
Promesas sagradas!
Allí estuvo cual nunca de bella...
Por el baile tal vez agitada
Se apoyó levemente en mi brazo,
Dejamos las salas
Y un momento después penetramos
En la misma estancia
Que un año antes no más la había visto
Temblando callada
En los brazos de un hombre querido...
Las nocturnas auras
Con los rayos de luna venían
Y al través de la reja llegaban
Entre vasos de niebla trayendo
Los perfumes de flores lejanas.
En un vidrio de la hoja entreabierta
Muy cerca brillaban
Con trémula luz diamantina
Unas líneas raras...
Miré lentamente
Las cifras extrañas!
Aún me parece
En aquella actitud contemplarla!
Las cifras aquellas... sus nombres
En letras grabados
Por la mano de aquél que hace un año
De la tierra en el seno descansa,
Por la mano de aquél que hace un año
En el mismo lugar la besara.. .............................................

Aroma de nardos,
Risueñas canciones lejanas,
Cariñosos recuerdos que vibran
Cual sones de un arpa
Rumores perdidos,
Del amor que en sollozos estalla,
Calor de sus besos,
¿Porqué no volvisteis a su alma?...
A su pecho no vino un suspiro,
A sus ojos no vino una lágrima,
Ni una nube cruzó aquella frente
tan bella y tan pálida,
Y mirando los rayos de luna
Que al través del follaje filtraba
Murmuró con su voz argentina
¡Qué noche tan clara!

Junio 6 de 1883

Estrellas que entre lo sombrío... by JOSE ASUNCION SILVA



Estrellas que entre lo sombrío...

?...

Estrellas que entre lo sombrío
De lo ignorado y de lo inmenso,
Asemejáis en el vacío
Jirones pálidos de incienso,

Nebulosas que ardéis tan lejos
En el infinito que aterra,
Que sólo alcanza los reflejos
De vuestra luz hasta la tierra,

Astros que en abismos ignotos
Derramáis resplandores vagos,
Constelaciones que en remotos
Tiempos adoraron los Magos,

Millones de mundos lejanos,
Flores de fantástico broche,
Islas claras en los océanos
Sin fin ni fondo de la noche,

¡Estrellas, luces pensativas!
¡Estrellas, pupilas inciertas!
¿Por qué os calláis si estáis vivas
Y por qué alumbráis si estáis muertas?...

domingo, 16 de agosto de 2009

ODA nº X: LOS SIGNOS DE LA INMORTALIDAD by William Wordsworth




“Pues aunque el resplandor que en otro tiempo fue tan brillante

hoy esté por siempre oculto a mis miradas,

aunque nada pueda hacer volver la hora

del esplendor en la hierba, de la gloria en las flores,

no debemos afligirnos, pues encontraremos

fuerza en el recuerdo,

en aquella primera simpatía

que habiendo sido una vez, habrá de ser por siempre,

en los consoladores pensamientos que brotaron

del humano sufrimiento

y en la fe que mira a través de la muerte,

y en los años, que traen consigo las ideas filosóficas…”



Ode:intimations of inmortality by WILLIAM WORDSWORTH





"aunque nada pueda hacer volver la hora
del esplendor en la hierba, de la gloria en las flores,
no debemos afligirnos, pues encontraremos
fuerza en el recuerdo,
en aquella primera simpatía
que habiendo sido una vez, habrá de ser por siempre,
en los consoladores pensamientos que brotaron
del humano sufrimiento
y en la fe que mira a través de la muerte,
Gracias al corazón humano, por el cual vivimos,
gracias a su ternuras, a sus alegrías, y a sus temores
la flor más humilde, al florecer, puede inspirarme
ideas que, a menudo, se muestran demasiado profundas para las lágrimas"

Iba solitario como una nube... by WILLIAM WORDSWORTH


Iba solitario como una nube
que flota sobre valles y colinas,
cuando de pronto vi una muchedumbre
de dorados narcisos: se extendían
junto al lago, a la sombra de los árboles,
en danza con la brisa de la tarde.

Reunidos como estrellas que brillaran
en el cielo lechoso del verano,
Poblaban una orilla junto al agua
dibujando un sendero ilimitado.
Miles se me ofrecían a la vista,
moviendo sus cabezas danzarinas.

El agua se ondeaba, pero ellas
mostraban una más viva alegría.
¿Cómo, si no feliz, será un poeta
en tan clara y gozosa compañía?
Mis ojos se embebían, ignorando
que aquel prodigio suponía un bálsamo.

Porque a menudo, tendido en mi cama,
pensativo o con ánimo cansado, 20
los veo en el ojo interior del alma
que es la gloria del hombre solitario.
y mi pecho recobra su hondo ritmo
y baila una vez más con los narcisos.

Agua, puro elemento, dondequiera abandonas... by WILLIAM WORDSWORTH


Agua, puro elemento, dondequiera abandonas...

Agua, puro elemento, dondequiera abandonas
tu mansión subterránea, hierbas verdes y flores
de brillante color y plantas con sus bayas,
surgiendo hacia la vida, adornan tu cortejo;
y en el estío, cuando el sol arde, veloces
insectos resplandecen y, volando, te siguen.
Si falta tu bondad, resuella el bosque, y ciervo
y cierva y cazador con su venablo, juntos
languidecen y caen. No deja de sentirse
en el alma turbada tu benigna influencia;
y tal vez en la entraña marmórea de la tierra,
donde sufren tormento espíritus que lloran
gracia y bondad perdidas, tus murmullos apagan
su angustia ya los tuyos mezclan sus dulces cantos.

viernes, 14 de agosto de 2009

AURORA by JOSE ASUNCION SILVA


Aurora

Cuando en las noches pálidas de luna
Cerca de tu ventana -una por una-
Me cuentas tus hermosas ilusiones,
Cuando de tu mirada soñadora
El rayo como lumbre de una aurora
Ahuyenta mis enjambres de visiones;

Cuando reclinas blanda la cabeza
En mi hombro y disipas mi tristeza
Y me acompañas en mis locos sueños,
Cuando de la ventura en el exceso
Sellas mi dicha con ardiente beso
De tus labios rosados y risueños-

Entonces como el náufrago -que asido
De una frágil tablilla- va perdido
Y recuerda la plácida ribera
Mientras la oscura noche negra y fría
Y la inmensa extensión muda y sombría
Y el tempestuoso mar halla doquiera

Y que ve serenarse el horizonte
Y destacarse el azulado monte
Sobre la claridad de áureo celaje
Y aparecer -en vaga lontananza
Lleno de luz de vida y de bonanza-
Primaveral, bellísimo paisaje,

Entre las sombras de la vida mía
Se levanta la luz de un nuevo día
Sin albor ni crepúsculo indeciso...
¿En la mirada de tus negros ojos,
En el aliento de tus labios rojos,
Quién no sabrá forjarse un paraíso?

Julio 26 de 1882

miércoles, 12 de agosto de 2009

Poema Nocturno III de Jose Asuncion Silva


Una noche

Una noche toda llena de perfumes,
de murmullos y de música de alas,
una noche
en que ardían en la sombra nupcial y
húmeda las luciérnagas fantásticas,
a mi lado, lentamente, contra mí ceñida toda,
muda y pálida
como si un presentimiento de amarguras infinitas
hasta el más secreto fondo de tus fibras se agitara,
por la senda que atraviesa la llanura florecida
caminabas,
y la luna llena
por los cielos azulosos,
infinitos y profundos esparcía su luz blanca.
Y tu sombra
fina y lánguida,
y mi sombra
por los rayos de la luna proyectadas
sobre las arenas tristes
de la senda se juntaban
y eran una
y eran una
y eran una sola sombra larga
y eran una sola sombra larga
y eran una sola sombra larga.

Esta noche
solo, el alma
llena de las infinitas amarguras
y agonías de tu muerte,
separado de ti misma por la sombra,
por el tiempo y la distancia,
por el infinito negro
donde nuestra voz no alcanza,
solo y mudo
por la senda caminaba.
Y se oían los ladridos de los perros a la luna,
a la luna pálida,
y el chillido de las ranas.
Sentí frío. Era el frío que tenían en tu alcoba
tus mejillas y tus sienes y tus manos adoradas
entre las blancuras níveas
de las mortuorias sábanas.
Era el frío del sepulcro, era el frío de la muerte,
era el frío de la nada.
Y mi sombra
por los rayos de la luna proyectada
iba sola
iba sola
iba sola por la estepa solitaria.
Y tu sombra esbelta y ágil;
fina y lánguida
como en esa noche tibia de la muerta primavera,
como en esa noche llena de perfumes,
de murmullos y de música de alas,
se acercó y marchó con ella,
se acercó y marchó con ella,
se acercó y marchó con ella…
¡Oh las sombras enlazadas!
¡Oh las sombras que se juntan y se buscan
en las noches de negruras y de lágrimas!

POEMA by FEDERICO GARCIA LORCA



Llegó el Amor con su rubio aliento
y el jardín de mi alma floreció
con rosas del beso y del ensueño,
tristes magas del país marfileño
que mi brujo piano desgranó.
Llegó la Ausencia con su amargura.
El Alma penetró en el corazón
De pasionarias fue mi sendero
sembrado con flechas de arquero
que posee la dulzura y la ilusión.
En los crepúsculos sin colores
en que derramo mi pensamiento,
surge la tenue figura que amé
y mi dolor ya sin forma la ve.
Tanto sufro que no la presiento.
( Nostalgia 1917).

POEMA by FEDERICO GARCIA LORCA


Yo soy todo de estrellas derretidas,
sangre del infinito.
Con mi roce descubro los colores
de los fondos dormidos.

Voy herido de místicas miradas,
yo llevo los suspiros
en burbujas de sangre invisibles
hacia el sereno triunfo
del amor inmortal lleno de Noche.
(Ritmo de Otoño, 1920)

lunes, 10 de agosto de 2009

CANCION PAR NAVEGAR Li Po (701-762? D. C.)



Un barco de sándalo y remos de magnolia,
en ambas puntas se sientan "flautas de jade y pífanos de oro".
Bellas cantantes, incontables cascos de vino dulce,
oh, déjenme seguir las olas, dondequiera que me lleven.
Soy como el inmortal que se fue montado en la grulla amarilla,
sin meta vagabundeo siguiendo a las gaviotas blancas.
Las canciones de Chu-ping aún brillan como el sol y la luna.
De los palacios y torres de los reyes de Ch'u no quedan rastros en las montañas.
Con un solo golpe de mi pincel sacudo las cinco montañas,
El poema terminado, río, mi deleite es más vasto que el océano.
Si la fama y las riquezas pudieran durar para siempre,
El río Han fluiría hacia el Noroeste volviendo a su fuente.

viernes, 7 de agosto de 2009

ATENCION by LAO TSE



Atención

El buen viajero no deja huella que pueda seguirse,
El buen hablador no deja palabras que puedan ser cuestionadas,
El buen contable no deja cálculo sin comprobar,
El buen cerrajero no deja cerradura que pueda ser forzada,
El buen atador no deja nudo que pueda ser deshecho.

Así, el sabio cuida a todos los hombres
y no abandona a ninguno.
Acepta todo y no rechaza nada.
Atiende hasta el menor detalle.

Así el fuerte debe guiar al débil,
pues el débil es el material de donde hacer a los fuertes.
Si la guía no es respetada
O el material no es cuidado
Se origina confusión, no importa cuan inteligente sea uno.
Esta es la esencia de la sutileza.

miércoles, 5 de agosto de 2009

Vas spirituale by GABRIEL D'ANNUNZIO




Vas spirituale

La diestra espiritual sobre un salterio,
solemne y taciturna,
una mujer vigila en el misterio
de la hora nocturna.

Un gran bosque de símbolos circunda,
a esa mujer. Sobre su frente pía
que ultraterrena claridad inunda,
tiende su red la gótica arquería
de vasto templo. Aladas potestades
pueblan las anchas naves penumbrosas
y sobre el mármol blanco de las losas
tumulares, reposan indolentes
las estatuas yacentes
entre guirnaldas de eternales rosas.

Cabe las puertas de bruñido cedro
que guardan el letárgico reposo
del santuario, y en frisos y molduras
se mezclan en hieráticas posturas
los monstruos de un bestiario fabuloso.

Ella, bajo la albura de la estola
medita blanca, sola
y solemne. Parece que concreta
en sí las tres Virtudes Teologales;
en círculo, los signos zodiacales
la nimban los cabellos de violeta.

Plumas y gemas de irisados brillos
constelan su pesado vestimento;
su diestra espiritual, llena de anillos
áureos, reposa sobre el instrumento
y al pie de ella un pontífice latino
mueve en un ritmo acompasado y lento
un frágil incensario de oro fino.

domingo, 2 de agosto de 2009

Tus ojos que antaño nunca se cansaron de los míos... by WILLIAM BUTLER YEATS


. «Tus ojos que antaño nunca se cansaron de los míos,
se inclinan hoy con pesar bajo tus párpados oscilantes
porque nuestro amor declina». Y responde ella:
«Aunque nuestro amor se desvanezca,
permanezcamos junto al borde solitario de este lago,
juntos en este momento especial
en el que la pasión, pobre criatura cansada, cae dormida.
¡Qué lejanas parecen las estrellas,
y qué lejano nuestro primer beso,
y qué viejo parece mi corazón!». Pensativos caminan por entre marchitas hojas,
mientras él, lentamente, sosteniendo la mano de ella, replica:
«La Pasión ha consumido con frecuencia
nuestros errantes corazones». Los bosques les rodeaban, y las hojas ya amarillas
caían en la penumbra como desvaídos meteoros,
entonces un animalillo viejo y cojo renqueó camino abajo.
Sobre él, cae el otoño; y ahora ambos se detienen
a la orilla del solitario lago una vez más.
Volviéndose, vio que ella había arrojado unas hojas muertas,
húmedas como sus ojos y en silencio recogidas
sobre su pecho y su pelo. «No te lamentes», dijo él, «que estamos cansados
Porque otros amores nos esperan,
odiemos y amemos a través del tiempo imperturbable,
ante nosotros yace la eternidad,

L'enfant qui ne joue pas n'est pas un enfant,

mais l'homme qui ne joue pas a perdu à jamais

l'enfant qui vivait en lui et qui lui manquera beaucoup.


Pablo Neruda